Le département du Var, avec ses paysages variés et sa biodiversité riche, abrite plusieurs espèces de serpents, dont certaines sont venimeuses. Chaque année, environ 1000 morsures de serpent sont recensées en France, dont un certain nombre dans le Var. Bien que la plupart soient bénignes, comprendre les espèces dangereuses et les risques encourus est essentiel pour assurer votre sécurité.
Le var : un écosystème riche et diversifié
Le climat méditerranéen du Var, caractérisé par des étés secs et chauds et des hivers doux, favorise le développement d'une faune herpétologique variée. La diversité des habitats - maquis, forêts de chênes-lièges et verts, zones humides littorales, garrigues, et zones montagneuses - offre des niches écologiques à de nombreuses espèces, dont les serpents. Cette diversité implique une coexistence entre l'homme et la faune sauvage, nécessitant une connaissance approfondie des espèces présentes pour une cohabitation harmonieuse et sécurisée. Environ 50% du territoire du Var est couvert de forêts et de maquis, ce qui crée de nombreux habitats pour les reptiles.
La préservation de cette biodiversité exceptionnelle est un enjeu majeur. Plusieurs associations locales, comme la Société Herpétologique de France, travaillent à la protection des espèces et à la sensibilisation du public. La connaissance précise des espèces, notamment des espèces venimeuses, constitue un élément clé de cette démarche de conservation.
Identification des serpents venimeux du var
Le Var compte principalement deux espèces de serpents venimeux: la vipère aspic et la vipère lébèthe. Leur identification est primordiale pour une réaction appropriée en cas de rencontre.
Vipère aspic (*vipera aspis*)
La vipère aspic, espèce relativement commune dans le Var, mesure entre 50 et 70 cm. Son corps trapu se distingue par une tête triangulaire. La coloration est variable, allant du gris au brun foncé, souvent avec un zigzag dorsal plus clair. Elle affectionne les zones rocailleuses, les garrigues, les bois clairs et les zones de broussailles jusqu'à 2000 mètres d'altitude. Son venin, bien que dangereux, est rarement mortel pour l'homme avec un traitement médical rapide. Les symptômes d'une morsure comprennent une douleur intense, un gonflement rapide et important, des nausées, et des vomissements. Environ 80% des morsures de vipères aspic concernent les membres inférieurs.
La répartition de la vipère aspic est vaste dans le Var, plus fréquente dans les zones montagneuses et les régions sèches, moins présente dans les zones humides et littorales. Elle est particulièrement active au printemps et à l'automne.
Vipère lébèthe (*macrovipera lebetina*)
Plus rare que la vipère aspic, la vipère lébèthe est une espèce de grande taille, pouvant atteindre 1,5 mètre de long. Sa couleur est généralement brunâtre ou grisâtre, avec des motifs foncés sur le dos. Elle fréquente les zones sèches et rocailleuses, souvent à basse altitude. Son venin est considéré comme plus puissant que celui de la vipère aspic, rendant une morsure plus grave et nécessitant une prise en charge médicale immédiate. La vipère lébèthe est une espèce protégée.
Sa présence dans le Var est limitée à quelques zones spécifiques, principalement dans les régions côtières, sa rencontre est donc un événement exceptionnel. On estime qu'elle représente moins de 5% des morsures de serpent dans la région.
Autres serpents du var : couleuvres et risques de confusion
Plusieurs espèces de couleuvres, inoffensives pour l'homme, cohabitent avec les vipères dans le Var. Certaines, comme la couleuvre verte et jaune, peuvent infliger une morsure douloureuse si elles se sentent menacées, mais leur venin est dépourvu d’effet significatif sur la santé humaine. La confusion entre vipères et couleuvres est fréquente, d'où l'importance de connaître les caractéristiques distinctives de chaque espèce.
- Taille et morphologie : Les vipères ont une tête triangulaire distincte, alors que la tête des couleuvres est plus allongée et moins différenciée du corps.
- Pupilles : Les vipères ont des pupilles verticales, tandis que les couleuvres ont des pupilles rondes.
- Dessins : Bien que variables, les vipères ont souvent un zigzag dorsal caractéristique, absent chez la plupart des couleuvres.
Répartition géographique et zones à risque
(Insérer ici une carte interactive si possible. A défaut, une carte statique détaillée avec légende serait appropriée). La répartition des vipères dans le Var est influencée par divers facteurs: la disponibilité des proies (rongeurs, lézards), la température, l'altitude, et le type d'habitat. Les zones rurales, les garrigues, et les zones montagneuses présentent une probabilité de rencontre plus élevée. Les zones densément boisées, au contraire, sont moins propices à leur présence. Les observations de serpents venimeux sont plus fréquentes au printemps et à l'automne, périodes d'activité accrue.
Environ 70% des morsures de vipères ont lieu dans des zones rurales et montagneuses du Var. Les zones côtières présentent un risque moindre, bien que la présence de la vipère lébèthe soit à considérer dans certaines régions du littoral.
Prévention et conduite à tenir en cas de morsure
La prévention des morsures de serpent passe par la prudence et le respect de l'environnement. Voici quelques conseils à suivre :
- Porter des chaussures fermées lors de vos randonnées.
- Éviter de mettre les mains dans les trous, les fissures, ou sous les pierres.
- Faire preuve de vigilance, surtout au printemps et à l'automne.
- Ne jamais tenter de manipuler ou de capturer un serpent.
- Observer les serpents à distance, sans les déranger.
En cas de morsure, il est impératif de suivre les étapes suivantes :
- Rester calme et immobiliser la partie du corps affectée.
- Enlever tout bijou ou vêtement serré.
- Appeler immédiatement les secours (15 ou le 112).
- Si possible, prendre une photo du serpent pour faciliter son identification.
- Éviter tout mouvement brusque, ne pas aspirer le venin, ne pas appliquer de garrot, ni de glace.
Le traitement médical est crucial. L'identification du serpent permet d'adapter le sérum antivenimeux. Le délai entre la morsure et l'administration du traitement est déterminant. Le Centre Antipoison et de Pharmacovigilance de Marseille (CAPM) doit être contacté au numéro suivant: (Insérer le numéro de téléphone ici).
La cohabitation harmonieuse avec les serpents du Var est possible. Une meilleure connaissance de leur comportement, de leur répartition et des mesures de prévention permet de limiter les risques et de contribuer à la préservation de leur environnement.